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Prothèse totale du genou

qu'est ce qu'une prothèse totale de genou ?

Le remplacement de l’articulation du genou par une prothèse est une opération par laquelle on substitue par des pièces artificielles les surfaces abîmées et usées du tibia, du femur et de la rotule, trois éléments qui forment le genou. Ci-dessous, une radiographie du genou normal : il y a un espace articulaire large, bien visible.

Ci-dessous, une radiographie du genou arthrosique : il n’y a plus d’espace articulaire, les surfaces en contact sont complètement usées. Cette situation entraîne de vives douleurs, et limite fortement la capacité de marche.

L’opération consiste tout d’abord à enlever les surfaces articulaires abîmées. En effet, c’est l’usure de ces surfaces, qui ne peuvent plus glisser de manière fluide l’une par rapport à l’autre, qui provoque les douleurs et la gêne. Ensuite, on insère de nouvelles surfaces et acier poli au niveau du femur et du tibia, fixées par cimentage dans l’os. Une pièce intermédiaire en plastique assure un bon glissement. La surface articulaire de la rotule peut aussi être remplacée par une petite pièce en plastique.

PREPARATION A L’OPERATION Opérabilité Votre médecin de famille, ou tout autre médecin de votre choix, sera prié de faire un rapport sur votre état de santé actuel et vos antécédents, à transmettre à notre service d’anesthésie. Cela permettra aux anesthésistes d’évaluer le risque opératoire, et de choisir en connaissance de cause la technique la plus appropriée à votre cas personnel. Autotransfusion Avant l’opération, votre chirurgien peut vous conseiller une autotransfusion : sur une période de 6 semaines environ, vous allez donner 2 à 3 fois de votre sang, que l’on conservera pour vous le retransfuser juste après l’opération. Un de nos médecins responsable de l’autotransfusion vous soumettra tout d’abord à un examen médical général, afin de s’assurer que vous êtes apte à subir plusieurs prélèvements de sang répétés dans le laps de temps indiqué. Médicaments Afin de diminuer le saignement durant l’opération, certains médicaments, notamment les anti-inflammatoires, doivent être arrêtés quelque temps avant l’intervention : Aspirine, Voltaren, Ponstan, Olfen, Brufen, Tilur, doivent être arrêtés 10 jours avant l’intervention, le Celebrex peuvent être pris jusqu’à 48 heures avant. Physiothérapie Quelques séances de physiothérapie peuvent être prescrites juste avant l’intervention, afin de mieux préparer votre musculature et de vous familiariser avec l’usage des cannes et les mouvements corrects. Cette prise de contact avec les mêmes physiothérapeutes qui vous suivront durant le séjour en clinique facilitera la rééducation postopératoire. Entrée en clinique et préparation Vous entrerez en clinique le jour précédant l’intervention, en général dans l’après-midi. L’anesthésiste vous rendra visite et vous déciderez ensemble de la technique anesthésique appropriée. Un léger sédatif pourra vous être administré pour la nuit précédant l’intervention, ainsi que juste avant celle-ci, mais uniquement en cas besoin et avec votre accord. Anesthésie L’intervention peut être pratiquée en anesthésie générale ou loco-régionale (péridurale, rachidienne, etc.). Les avantages et inconvénients des diverses techniques seront discutés avec l’anesthésiste lors de la visite préopératoire.

PENDANT L’OPERATION L‘intervention a lieu en position couchée sur le dos, l’incision se fait sur le devant du genou, elle mesure entre 20 et 30 cm. L’intervention elle-même dure environ 2 heures.

APRES L’OPERATION Vous passerez quelques heures, éventuellement une nuit, en salle de réveil ou aux soins intensifs, pour la surveillance postopératoire. Le genou opéré sera recouvert d’un pansement rembourré d’où sortiront des drains, petits tuyaux souples permettant d’évacuer le surplus de saignement et d’éviter ainsi la formation d’un hématome. Ces drains seront enlevés en chambre après deux à trois jours. Dans certains cas, une sonde urinaire est nécessaire pendant quelque temps. Les 2 à 3 premiers jours se passeront au lit strict, après quoi débutera la rééducation à la marche. Pour mieux contrôler les douleurs post-opératoires, les anesthésistes proposent souvent de laisser une péridurale en place quelques jours. On peut aussi vous mettre un petit cathéter à la racine de la cuisse pour "endormir" les nerfs qui transmettent la douleur du devant du genou. Des médicaments puissants vont sont en outre administrés. Les douleurs dues à l’arthrose du genou elle-même disparaissent assez rapidement. Rééducation à la clinique Après l’intervention, il s’agit de récupérer le plus rapidement possible la flexion ("plier" le genou), et l’extension ("étendre" le genou). Cette rééducation commence déjà le lendemain de l’opération : le physiothérapeute vous met le genou sur une attelle qui fléchit et tend très lentement le genou de manière continue. L’amplitude du mouvement est contrôlée par le physiothérapeute, et réglée en fonction des douleurs. Il y a aussi des exercices de renforcement musculaire simples. En fin de séjour, la flexion devrait atteindre 70 à 90 degrés, et l’extension devrait être complète. Rééducation en institution

Pour les patients âgés, il est parfois indiqué de continuer la rééducation en milieu hospitaier spécialisé, c’est-à-dire dans un CTR (Centre de Traitement et Rééducation), où des physiothérapeutes continuent le travail débuté à la clinique. Divers centres de la région sont disponibles : Sylvana, les Hôpitaux de Lavaux, Aubonne et Orbe, les clinique Valmont à Glion et La Lignière sur La Côte. Rééducation à domicile

Pour des patients plus jeunes et en bonne forme physique, il est possible de rentrer directement à domicile. Il faudra alors suivre un traitement ambulatoire chez un physiothérapeute proche (certains peuvent même venir à domicile les premiers temps), à raison de 2 à 3 séances par semaine. Afin de diminuer le risque de thrombose postopératoire (caillot sanguin obstruant une veine de la jambe), vous recevrez un traitement anticoagulant (qui maintient le sang dans un état plus fluide que d’habitude) sous forme de comprimés ou d’injections durant plusieurs semaines après l’opération. Des bandes blanches (TED), montant jusqu’au-dessous du genou, sont mises à chaque lever jusqu’à la fin du séjour en clinique ; elles servent également à réduire le risque de thrombose.

SUIVI POSTOPERATOIRE Les fils ou agrafes sont enlevés entre 2 et 3 semaines après l’opération, soit en rééducation, soit à la consultation du chirurgien. L’évolution du genou opéré est suivie par des contrôles réguliers à la consultation, assortis de radiographies, en général selon le schéma suivant : 6 semaines, 3 mois, 1 an, 5 ans et 10 ans après l’opération. Les cannes peuvent être progressivement abandonnées entre 2 et 3 mois après l’opération. A plus long terme, il faut veiller à prévenir l’infection secondaire de la prothèse. Celle-ci risque de se produire chaque fois que des bactéries sont relâchées dans la circulation sanguine, comme par exemple lors d’une intervention dentaire, d’un examen ou d’une opération à la vessie ou à l’intestin. Signalez toujours à tout médecin qui vous soigne que vous êtes porteur d’une prothèse de genou. Dans les aéroports, le passage à travers certains détecteurs de métaux peut déclencher l’alarme. Un certificat en français et anglais vous sera remis, attestant que vous êtes porteur d’une prothèse. Après 3 à 6 mois, le patient peut reprendre une vie quasiment normale. Certains sports comme le vélo, la natation, la marche ou le ski pourront être pratiqués. © Dr. P. Zangger, Lausanne.

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