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Prothèse totale de hanche

 

Qu'est ce qu'une prothèse totale de hanche ?

Le remplacement de la hanche par une prothèse est une opération par laquelle on substitue par des pièces artificielles l’articulation de la hanche abîmée. Elle est rendue nécessaire dans plusieurs situations, la plus fréquente étant l’arthrose, ou usure anormale, de la hanche.

Ci-dessus, une radiographie de la hanche droite normale : il y a un espace articulaire large, bien visible. Ci-dessous, une radiographie du bassin avec arthrose sévère de la hanche droite: il n’y a plus d’espace articulaire, et la tête du fémur est    « usée ».

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Cette situation entraîne de vives douleurs, et limite fortement la capacité de marche.

 

Comment décider à quel moment il est temps de se faire opérer? Dans ma pratique, il y a trois critères: 

- quand la capacité de marche diminue significativement et restreint votre vie quotidienne;

- quand il faut prendre presque tous les jours des anti-douleurs;

- quand on est systématiquement dérangé pour dormir.

Si au moins l'un des trois critères est rempli, il est temps de se faire opérer.

L’opération consiste tout d’abord à enlever la tête du fémur abîmée. Ensuite, on insère une boule, fixée dans l’os par une longue tige. Puis on place dans le bassin une cupule de forme correspondante. La nouvelle tête vient s’articuler dans le bassin.

Actuellement, je pose des prothèses dont la partie articulaire est en céramique, ce qui supprime les problèmes posés parfois par le passé par les articulations métal-métal.

PREPARATION A L’OPERATION

Opérabilité

Votre médecin de famille, ou tout autre médecin de votre choix, sera prié de faire un rapport sur votre état de santé actuel et vos antécédents, à transmettre à notre service d’anesthésie. Cela permettra aux anesthésistes d’évaluer le risque opératoire, et de choisir en connaissance de cause la technique la plus appropriée à votre cas personnel.


Médicaments

Afin de diminuer le saignement durant l’opération, certains médicaments, notamment les anti-inflammatoires, doivent être arrêtés quelque temps avant l’intervention : Aspirine, Voltaren, Ponstan, Olfen, Brufen, Tilur, doivent être arrêtés 10 jours avant l’intervention, Xefo et Celebrex peuvent être pris jusqu’à 48 heures avant.

Physiothérapie

Quelques séances de physiothérapie peuvent être prescrites juste avant l’intervention, afin de mieux préparer votre musculature et de vous familiariser avec l’usage des cannes et les mouvements corrects. Cette prise de contact avec les mêmes physiothérapeutes qui vous suivront durant le séjour en clinique facilitera la rééducation postopératoire.

Entrée en clinique et préparation

Vous entrerez en clinique le jour précédant l’intervention, en général dans l’après-midi, ou le jour même, en fonction de votre état de santé, et de l'ordre de passage au programme opératoire. L’anesthésiste vous rendra visite et vous déciderez ensemble de la technique anesthésique appropriée. Un léger sédatif pourra vous être administré la veille, ou juste avant l’intervention, mais uniquement en cas besoin et avec votre accord.

Anesthésie

L’intervention peut être pratiquée en anesthésie générale ou loco-régionale (péridurale, rachidienne, etc.). Les avantages et inconvénients des diverses techniques seront discutés avec l’anesthésiste lors de la visite préopératoire.

 

PENDANT L’OPERATION

L‘intervention a lieu en position couchée sur le côté, ou couchée sur le dos, suivant les opérateurs et les techniques chirurgicales. L’incision se fait sur le côté de la hanche, dans le sens de la longueur, ou légèrement incurvée en arrière vers la fesse. L’intervention elle-même dure environ 2 heures.

 

APRES L’OPERATION

Vous passerez quelques heures, éventuellement une nuit, en salle de réveil ou aux soins intensifs, pour la surveillance postopératoire. La hanche opérée sera recouverte d’un pansement d’où sortiront des drains, petits tuyaux souples permettant d’évacuer le surplus de saignement et d’éviter ainsi la formation d’un hématome. Ces drains seront enlevés en chambre après deux à trois jours. Dans certains cas, une sonde urinaire est nécessaire pendant quelque temps. Le premier lever se fera, selon les circonstances, l'après-midi même de l'intervention, ou le lendemain, après quoi débutera la rééducation à la marche.

Les douleurs post-opératoires siègent principalement sur la face externe de la cuisse ; elles sont généralement tout à fait tolérables. Des médicaments puissants sont en outre administrés à la demande. Les douleurs qui étaient dues à l’arthrose de la hanche disparaissent très rapidement.

Précautions contre la luxation

Certains mouvements et positions sont à proscrire durant les premiers mois, car ils peuvent provoquer un « déboîtement » de la prothèse, ou luxation. Le physiothérapeute vous montrera comment effectuer certains gestes. Il convient en particulier de faire attention lorsqu’on est assis, qu’on se lève et qu’on se couche, et lorsqu’on ramasse quelque chose par terre.

Au lit : ne pas croiser les jambes.

Pour sortir du lit : tournez-vous « en bloc » en maintenant vos jambes ensemble.

Pour dormir : après une semaine, vous pouvez dormir sur le côté sain, en plaçant un coussin entre vos jambes.

Durant les premiers mois, il faut s’asseoir en position « haute » (genou plus bas que la hanche).

Pour ramasser quelque chose par terre, penchez-vous en avant en reculant la jambe opérée.

Pour monter et descendre de voiture, tournez-vous « en bloc ».

A domicile, il vous faut utiliser un surélévateur de WC. Le bain n’est permis qu’après 3 mois ; avant ce délai, vous devez prendre uniquement des douches.

Afin de diminuer le risque de thrombose postopératoire (caillot sanguin obstruant une veine de la jambe), vous recevrez un traitement anticoagulant (qui maintient le sang dans un état plus fluide que d’habitude) sous forme de comprimés ou d’injections durant plusieurs semaines après l’opération. Des bandes blanches (TED), montant jusqu’au-dessous du genou, sont mises à chaque lever jusqu’à la fin du séjour en clinique ; elles servent également à réduire le risque de thrombose.

 

SUIVI POSTOPERATOIRE

Sauf exception, je ferme toutes les cicatrices avec des points intradermiques, c'est-à-dire qui n'apparaissent pas à la peau: il n'y a donc pas de "petits trous" de chaque côté de l'incision. Il n'y a pas non plus de fils ni d'agrafes à enlever. La peau est fermée par des petits scotchs appelés stéristrips, que vous pouvez enlever vous mêmes 2 semaines après l'opération.

L’évolution de la hanche opérée est suivie par des contrôles réguliers à la consultation, assortis de radiographies, en général selon le schéma suivant : 6 semaines, 3 mois, 1 an, 5 ans et 10 ans après l’opération. Les cannes peuvent être progressivement abandonnées entre 3 et 6 semaines après l’opération.

A plus long terme, il faut veiller à prévenir l’infection secondaire de la prothèse. Celle-ci risque de se produire chaque fois que des bactéries sont relâchées dans la circulation sanguine, comme par exemple lors d’une intervention dentaire, d’un examen ou d’une opération à la vessie ou à l’intestin. Signalez toujours à tout médecin qui vous soigne que vous êtes porteur d’une prothèse de hanche.

Dans les aéroports, le passage à travers certains détecteurs de métaux peut déclencher l’alarme. Un certificat en français et anglais vous sera remis, attestant que vous êtes porteur d’une prothèse.

Après 3 à 6 mois, le patient peut reprendre une vie quasiment normale. Certains sports comme le vélo, la natation,  la marche ou le ski pourront être pratiqués.

© Dr. P. Zangger, Lausanne. Remerciements à Mr. D. Bettens, Lausanne.

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